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ReligionLa Forteresse du Singe du Roc Blanc Bra dKar sPral rDzong dans la lignée de Chakra Samvara le Détenteur de la Roue du Temps. Dans cette province du Qinghai qui a absorbé à la fin des années 20 la majeure partie de la province tibétaine de l'Amdo, au nord-est du haut plateau tibétain, se trouvent les sources des grands fleuves qui irriguent la Chine et les pays de l'Asie du Sud-Est. Dans le Haut fleuve Jaune, dont la source est à quelques 300 km à vol
d'oiseau, dans un pays de hauts plateaux et de vallées vertigineuses,
la Forteresse du Singe du Roc Blanc est un lieu très sacré. Quand au VII ème siècle, Padmasambhava, que l'on appelle ici couramment Guru Rinpoché, originaire peut être de l'actuelle région du Cachemire et grand propagateur du bouddhisme au Tibet, vint méditer dans une des nombreuses grottes qu'abrite le massif, ce dernier était déjà une enceinte sacrée. Il s'y construisait l'Épopée. La forteresse du Singe du Roc Blanc est un lieu saint, ses rochers témoignent des combats acharnés que les guerriers et les sages eurent à mener pour se rallier les puissances démoniaques, redoutables maîtres du pays, dispensatrices des bienfaits et des malheurs des populations. Sentinelle au milieu de peuples et de tribus nomades, elle raconte l'histoire de l'assimilation et de l'intégration des forces magiques traditionnelles et des vieilles pratiques locales par la nouvelle religion : un génie du pays, être à tête de singe et à corps d'homme dérangea Guru Rinpoché, qui le vainquit sur son propre terrain. Par des rituels magiques, le sage contraignit les maîtres locaux à se
soumettre et les força à entrer dans le panthéon lamaïque comme protecteur
de la Loi puis il fit de ce territoire un refuge. Autrefois la montagne n'abritait que des ermitages mais au début de ce siècle les Vertueux ( Gelugpa) y fondèrent un monastère. Totalement détruit en 1958 au moment du "Grand Bond en avant", il fut reconstruit en 1981 et abrite aujourd'hui quelques 400 moines. Les pèlerins, principalement des éleveurs nomades qui vivent dans les
environs, mais aussi des pélerins venus des régions et des provinces voisines,
ne s'attardent pas dans le monastère. Ils viennent avant tout faire le
tour de la montagne. Ils marchent ou avancent en se prosternant, s'inclinent
devant des amoncellements de pierres aux formes étranges, sortes de répliques
miniatures de la montagne elle-même, se glissent dans les grottes aux
goulots étroits, passages difficiles qui assureront à ceux qui les empruntent
une bonne renaissance, se frictionnent avec l'eau qui suinte des parois
pour se laver des pollutions de leurs péchés et éloigner les démons des
maladies. Par cette pratique de pèlerinages, les mérites accumulés par tous ceux qui ont suivi la même tradition à travers les temps permettra dans le meilleur des cas à l'univers tout entier de progresser en dehors de la Roue du Temps. Ce "tourisme" religieux a également une fonction socioculturelle. Il permet les échanges et les rencontres dans cette aire tibétaine où les nouvelles se transmettent surtout de bouche à oreille puisque les programmes de télévision et les journaux sont majoritairement en langue chinoise, peu comprise parmi les éleveurs ou les agriculteurs. Autour des montagnes se cristallisent des pans de l'histoire de la nation des Tibétains et de leur religion. Le tour du massif prend environ 5 heures en marchant lentement. Certains
pèlerins en feront ainsi deux fois le tour dans une même journée, égrenant
le chapelet que chaque croyant emporte toujours avec lui, et parfois ils
recommenceront le lendemain. Copyright © 2001 ADEQ. Tous droits réservés. |
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